Texte écrit et lu durant la conférence de presse du 10 mai 2021 annonçant la deuxième édition de la Nuit est Belle du 21 mai 2021
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord, je tiens à remercier très chaleureusement les autorités du Grand Genève des deux côtés de la frontière ainsi que la fête de la nature pour leur travail remarquable dans le but de célébrer “la Nuit” lors de la 2e édition de la Nuit est Belle qui aura lieu le 21 mai 2021.
Savez-vous qu’il y a plus d’étoiles dans l’univers que de grains de sable à la surface de la terre ? Pourtant en ville et au 21e siècle, où justement nous devrions voir loin, nous ne voyons que quelques dizaines d’étoiles. Sommes-nous allés trop loin ?
Pour répondre à cette question et poursuivre sur la conclusion de Pascal, c’est quoi cette maison ?
Ce n’est pas une maison avec un toit ou des murs ni un nouveau musée dédié à La Nuit est Belle, non rassurez-vous, c’est encore plus dynamique que cela à nos yeux : il s’agit une nouvelle discipline scientifique que nous envisageons faire germer et croître sur notre territoire afin qu’elle essaime ensuite au-delà de celui-ci. Pascal et moi en avons semé la graine après la première édition de La nuit est belle en 2019.
Ainsi pour apporter une réponse constructive et dans l’air du temps, il nous est tous deux rapidement apparu évident que pour embrasser la thématique des pollutions lumineuses en lien avec le fonctionnement des paysages nocturnes qui touche de nombreuses disciplines (liste non exhaustive) telles que : biologie et biodiversité, astronomie, sociologie, histoire, médecine-sommeil-et santé, sciences de l’ingénieur et problématiques énergies, urbanisme et sciences des paysages, psychologie, mobilité, télécommunications, etc, il manquait une discipline scientifique : un toit commun qui les amènerait à parler ensemble sur le thème de la Nuit. Face à la complexité de cette thématique qui nécessite de penser au-delà des silos métier, il nous est tous deux apparu évidemment que nous devions fonder la Noctilogie : la science de la Nuit qui permet une approche holistique. L’analyse et la gestion des risques pourraient alors y revêtir une dimension globale et multidisciplinaire.
In-fine, l’optique de la noctilogie est de permettre une approche transversale et d’amener les différentes disciplines citées précédemment à travailler ensemble main dans la main et surtout à mutualiser les connaissances dans le but d’éviter les risques systémiques liés au manque de connaissance d’un domaine connexe non maîtrisé : en résumer éviter l’approche par silo génératrice de risques.
Il faut du plus global et du multidisciplinaire, une nouvelle façon de penser et du plus anthropocène. Il faut absolument faire dialoguer et se combiner au plus vite tous ces savoirs dispersés, voire très vite plus large et de manière plus ambitieuse. Et pas uniquement des dialogues entre spécialistes et disciplines universitaires, mais aussi et surtout avec toute la population concernée et ses intelligences collectives, ce que nous faisons tous ensemble déjà avec La Nuit est Belle !
Sans la limnologie, la science des lacs née dans notre région, nous n’aurions jamais épuré nos eaux. Dans le même esprit novateur, faisons donc croître dans l’élan de La Nuit est Belle cette nouvelle discipline dédiée à la nuit, la noctilogie. La limnologie est née du Léman, la noctilogie est en train de naître, fille de La Nuit est Belle et dotée de l’ADN de Grand Genève et dont sa raison d’être est, nous l’espérons, de partir à la reconquête de la Nuit.